Plaza de San Fernando

La plaza de San Fernando, aussi appelée « plaza de Arriba » (« place haute »), est une vaste esplanade située en plein cœur du centre-ville. Les habitants de Carmona aiment à se réunir sur cet agréable espace piéton où il fait bon prendre l’air, se détendre, flâner ou discuter avec des amis. Bref, c’est là que la vie des habitants de Carmona bat son plein. Le plus étonnant, c’est qu’il en a presque toujours été ainsi, depuis l’Antiquité. A l’époque romaine, c’est ici que se croisaient les deux artères principales qui formaient le tracé urbain de la ville, à savoir : le Cardo et le Decumanus. Cette place, qui hébergeait en outre le forum, devenait souvent le centre, non pas géographique, mais administratif, politique et social de la ville. Au fil des siècles, la Plaza de San Fernando a continué d’être associée aux manifestations publiques, accueillant des festivités religieuses ou populaires telles que la corrida, qui a lieu ici depuis le Moyen Âge. Aujourd’hui, la Plaza de San Fernando joue à nouveau un rôle central dans la vie politique et administrative de la ville : la Mairie y a installé ses quartiers dans l’ancien collège jésuite qui fut construit dès 1621 à l’initiative de Pedro Sánchez, frère de l’ordre des jésuites. Les bâtiments qui encerclent et donnent forme à la Plaza de San Fernando sont particulièrement intéressants d’un point de vue historique et artistique, et reflètent une multitude de styles. La majorité des demeures se composent cependant d’un étage noble situé au-dessus du rez-de-chaussée ; étage dont les balcons aux nombreuses arches permettaient sans doute aux bourgeois et nantis de l’époque de se montrer et de suivre les manifestations publiques et autres festivités sociales et religieuses qui avaient lieu sur la place. Si la plupart des constructions datent des XVIIIe et XIXe siècles, certaines, plus anciennes, remontent au XVIe siècle : • L’Antigua Audiencia, construite en 1588, comme en atteste l’inscription gravée sur la porte. Cet édifice est caractérisé par une façade verticale surplombée à l’étage supérieur par un immense balcon à cinq arches en briques reposant sur des colonnes de marbre blanc. • Le Couvent de Madre de Dios, dont la construction débuta en 1520 pour y accueillir les moniales dominicaines de Madre de Dios. Les travaux se poursuivront jusqu’au XVIIe siècle, ce qui explique la touche baroque du bâtiment. L’influence évidente de l’architecture islamique fait de cette construction du XVIe siècle un bel exemple de maison de style mudéjar.